Hommage de Roch WAMYTAN à Joseph HALAHIGANO, André Kouidou FOAWY et Françoise Maël LAUBREAUX

Mesdames et Messieurs les conseillers,

Avant de débuter nos travaux, permettez-moi chers collègues de rendre un hommage posthume à Messieurs Joseph HALAHIGANO, André Kouidou FOAWY et Madame Françoise Maël LAUBREAUX. J’adresse au nom de l’ensemble des conseillers du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et de ses agents, nos plus sincères condoléances à leurs familles, aux proches de Joseph, André et Maël, dont certains sont représentés ici.

Ils ont su, à un moment crucial de l’histoire contemporaine de la Nouvelle-Calédonie, prendre les décisions qui s’imposaient pour faire évoluer la Nouvelle-Calédonie. Certains d’entre eux l’ont payé très cher, honneur à eux.

La première personnalité est Monsieur Joseph Poï HALAHIGANO. Né en août 1937 à Wallis, Joseph HALAHIGANO est parti étudier dans l’Etat insulaire de Fidji. Il fut l’un des premiers employés d’une compagnie d’Assurances d’origine wallisienne et futunienne en Nouvelle-Calédonie. Il s’engage en politique dans le Mouvement libéral calédonien (MLC) au côté de Jean Lèques. En 1972, c’est à la suite de la démission de Claude PARAZOLS de son mandat pour rejoindre le conseil du gouvernement de l’époque, qu’il devient conseiller territorial au côté de Monsieur Pétélo MANUOFINUA.

Joseph HALAHIGANO a véritablement marqué son temps, parce qu’il fut l’un des deux premiers Wallisiens et Futuniens à siéger au sein de l’Assemblée Territoriale de Nouvelle-Calédonie. Durant son passage à l’Assemblée Territoriale de 1972 à 1977, il a été successivement membre des commissions du plan d’équipement, des travaux publics, des transports et des communications et de l’éducation de base. Il est décédé le 31 janvier 2024 dans sa 87ème année.

La deuxième personnalité est Monsieur André Kouidou FOAWY. Né en 1949 à Tiéta dans la commune de Voh, André Kouidou FOAWY, il s’engage en politique au côté de la FSNC pour défendre les intérêts des populations de la côte Ouest. C’est à la suite du décès de Georges Nagle, membre du conseil du gouvernement et de son remplacement par Gaston Morlet, qu’il accède à la fonction de conseiller à l’Assemblée Territoriale le 31 juillet 1981.

Durant son passage à l’Assemblée Territoriale, de 1981 à 1984, il a été entre autres, vice-président de la commission de l’économie rurale, membre de la commission chargée de l’étude des problèmes de l’enseignement privé et a représenté l’Assemblée à la commission des terres, au FADIL, au comité territorial de la Jeunesse et à l’OGESTA.

De retour à Voh, il s’est beaucoup impliqué dans les actions associatives de la paroisse protestante de Tiéta. Il décède le 23 septembre 2021.

La troisième personnalité est Madame Françoise Maël LAUBREAUX. Née en 1935, Françoise Maël LAUBREAUX siège à l’Assemblée Territoriale au côté de la FSNC en tant que conseillère à la suite de la démission de Stanley CAMERLYNCK monté au conseil de gouvernement le 6 juillet 1979. Durant son passage à l’Assemblée Territoriale de 1979 à 1984, elle a été successivement 2ème vice-présidente du bureau de l’Assemblée Territoriale, secrétaire du bureau de la Commission Permanente, Présidente de la commission du travail et des affaires sociales, Rapporteur de la commission de la santé, de l’administration générale des affaires juridiques, de la fonction publique, du règlement intérieur et des institutions.

Son mandat à l’assemblée est marqué par son engagement pour l’intégration de la clinique de Magenta dans le CH, afin d’en faire un hôpital pour la femme et l’enfant. Un lieu où, au moment d’enfanter, les femmes étaient certaines de bénéficier des services non seulement de sage-femmes et d’un gynécologue mais également d’un anesthésiste et d’un pédiatre. Tel fut le grand combat de Maël Laubreaux. Plus qu’une évolution, ce fut une de ces révolutions silencieuses qui a considérablement amélioré la condition féminine en établissant une plus grande équité devant la naissance. Les femmes ne s’y sont pas trompées : en 1989, sur 3 984 naissances enregistrées sur l’ensemble du Territoire, 2413 sont nés au CHT de Magenta soit plus de 60% des naissances.

Après son mandat à l’Assemblée territoriale, Maël Laubreaux retrouva son poste de cadre à la CAFAT, puis pendant sa retraite elle ne cessa de s’investir avec toujours autant de détermination et d’empathie en faveur des plus démunis. Elle s’engagea en particulier dans la prise en charge des SDF ainsi que dans l’accompagnement des personnes en fin de vie. Maël Laubreaux décède le 19 janvier 2024, à l’âge de 89 ans.

Je tiens à saluer la mémoire de ces hommes et de cette femme de convictions qui furent des pionniers pour la Nouvelle-Calédonie – rappelons qu’en 1979, sur 36 conseillers il n’y avait que deux femmes – et qui se sont investis sans relâche dans leur combat pour le progrès et un meilleur devenir pour la Nouvelle-Calédonie.

Je vous invite tous, chers collègues, à se joindre à moi pour leur rendre cet hommage posthume.