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Le Noël solidaire du congrès, avec les accueillis et les accueillants de l’association l’Accueil-Macadam Partage



Le discours du président Roch WAMYTAN au Noël solidaire, le 16 décembre 2022, à l’association « l’Accueil » à Doniambo

Mesdames et Messieurs les Conseillers de la Nouvelle-Calédonie,

Mesdames et Messieurs les responsables de l’Association l’Accueil,

Mesdames et Messieurs les bénéficiaires de la structure,

Mesdames et Messieurs ici présents,

Le Noël solidaire a été créé à mon initiative dès la mandature de 2019 et c’est un projet que mon équipe porte tous les ans au mois de décembre, à la veille des fêtes comme son nom l’indique.

Noël c’est le moment de l’année où les valeurs de la famille, de la solidarité, de l’entraide et de la bienveillance sont mises en avant de manière particulière.

Nous souhaitons chaque année, avec mes collaborateurs, porter une attention particulière aux personnes de notre société qui sont les plus démunies, marginalisées ou encore oubliées.

Le sens noble de la politique c’est de travailler pour l’intérêt général, c’est aussi et surtout œuvrer pour les citoyens qui ont le plus de difficultés, qu’elles soient passagères ou plus profondes.

La compassion est une vertu qu’il faut absolument promouvoir pour une société plus juste, épanouie et inclusive.

Ce projet s’insère donc dans une démarche de promotion des valeurs. Aujourd’hui, vendredi 16 décembre, la solidarité est le référentiel qui a guidé notre volonté d’organiser cette journée de partenariat avec l’association « l’Accueil » que je remercie.

La solidarité est plus que nécessaire, parce que la conjoncture complexe, avec un enchevêtrement de crises, nous oblige à faire preuve de compassion. Cette action du Noël solidaire est la mise en pratique de la solidarité à travers un moment de rencontre. Elle est l’occasion pour les membres de la première institution du pays de se rendre au plus près des personnes les plus démunies et en cela constitue un moment de rapprochement privilégié entre les élus et le peuple, traduisant en acte le principe de la solidarité.

Si j’ai choisi la fête de Noël pour poser une telle action, c’est avant tout pour sa symbolique forte et le message qu’elle véhicule. Noël, c’est en effet la commémoration de la solidarité du divin envers l’humain qui constitue une preuve éminente de la compassion divine pour l’humanité souffrante et le modèle par excellence de toute action solidaire.

La solidarité est une valeur fondamentale qui assure la pérennité d’une société parce qu’elle cultive et consolide les relations entre ses membres. C’est pourquoi, en cette période de grande réjouissance et de rassemblement, nous voulons que le message soit entendu.

Nous tous, appartenons à la même société, nous faisons partie d’un même corps et en conséquence nous avons le devoir de veiller sur chacun de nos membres et en particulier sur les personnes qui souffrent de la fracture sociale. Elie POIGOUNE disait en ce sens, lorsqu’il définissait les personnes sans-domicile : « …c’est une partie de notre humanité, celle qui souffre ».

Il rappelait ainsi que cette souffrance était la nôtre et que nous devions la considérer comme telle.

Le Noël solidaire permet aussi de mettre en lumière la souffrance dans laquelle se trouvent une partie de notre société et d’attirer l’attention sur l’évolution croissante du nombre de sans-abris.

Une étude menée en 2018 fait état d’une augmentation de 62 % du nombre de personnes accueillies sur la période des dix années précédentes. Au cours de la même année, 467 personnes étaient inscrites à l’Accueil.

La crise sanitaire, que le pays a connu, a accéléré cette tendance, à tel point que l’on parle aujourd’hui de plus de 800 personnes sans-domicile recensés, dont un peu plus de 375 sont inscrites dans cette structure.

Actuellement, le nombre moyen de personnes accueillis est de 60 par jour. Ce sont généralement des sans-abris ou des personnes en cours d’insertion socio-professionnelle venus de l’ensemble du territoire pour vivre à Nouméa. Les personnes accueillies sont le plus souvent dans un état d’errance ou d’exclusion pour diverses raisons parfois convergentes : une situation précaire ; la rupture sociale due à un décès, une séparation, un divorce, une perte d’emploi ; l’isolement social du fait de l’exclusion de leur environnement socio-culturel ; un état de santé mentale fragile ; des problèmes d’hébergement, notamment de surpopulation, au sein de la famille ; l’absence d’hébergement à la sortie d’une hospitalisation ; le manque de suivi après une incarcération. Il y a aussi des personnes ayant fait le choix de vivre dans la rue pour quitter leur environnement culturel et des personnes arrivées sans préparation de la métropole ou des collectivités territoriales.

La progression significative du nombre de sans-domicile pris en charge s’explique aussi par une augmentation de la fracture sociale, une difficulté à trouver un logement, une diminution du nombre d’emplois dans des secteurs très concurrentiels comme le bâtiment ou l’hôtellerie. Toutes ces considérations montrent qu’il n’est pas possible de donner une définition unique du « sans-domicile » ou « sans-abris ». En effet, on ne saurait le définir à partir du seul critère : « avoir ou ne pas avoir un logement » car ce qui amène ces personnes à vivre dans la rue est le résultat d’une convergence de plusieurs facteurs qui s’imbriquent les uns avec les autres.

Je vous encourage avec insistance, Mesdames et Messieurs, à mettre des mots sur les souffrances que vous portez au quotidien. La parole doit se libérer des entraves de la honte. Ce n’est qu’à cette seule condition, que vous pourrez vous saisir de ces souffrances.

Nous saluons l’engagement des structures associatives dont la vocation est l’accompagnement des personnes en difficulté. Vous ne devez pas oublier que nous sommes dans une société en constante mutation, c’est pourquoi il est important de vous montrer de plus en plus attentives à la particularité et la complexité de chaque situation. Et ce, afin d’adapter vos pratiques d’accompagnement à la singularité des cas. Une approche transversale serait, en ce sens, plus efficace dans ce combat. C’est à vous, membres des associations, d’appuyer les élus dans leurs décisions. Il vous revient de les aider à décider.

Mon vœu est, en cette période de fêtes, que nous puissions intégrer, le plus rapidement possible, les exigences relatives à l’accompagnement des personnes défavorisées dans les travaux du Congrès. Il faut poser les bases d’un véritable travail. Je solliciterai mes collègues conseillers en ce sens dans les prochaines semaines.

Enfin, pour conclure mon propos, je vous souhaite à toutes et à tous, de garder la foi en l’être humain pour que les jours à venir soient bien meilleurs pour chacune et chacun d’entre nous.

« Derrière le nuage, le soleil brille toujours » disait Abraham Lincoln, je vous souhaite à vous Mesdames et Messieurs qui traversaient une période sombre, que le soleil revienne à nouveau éclairer vos chemins de vie.

Joyeuses fêtes à tous et je nous souhaite de passer un bon moment ensemble !

Je vous remercie.

Roch WAMYTAN

 

 

 






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